Patrimoine naturel

Le golfe de Lava regroupe trois communes : Alata, Appietto et Villanova.

La partie du site classée « Natura 2000 » occupe 150 hectares entre la colline rocheuse de la Punta Pelusella au nord et la basse terrasse sableuse au sud, à proximité du ruisseau de Lava.

Ce projet géré par la Communauté d’agglomération du pays ajaccien favorise une restauration progressive des milieux et une protection des espèces sensibles du Golfe de Lava.

Linaire jaune et tortue cistude

Des pontons et passerelles ont été installés, rendant le site accessible tout au long de l’année. De plus des équipements agricoles et des ganivelles favorisent la reconstitution de l’espace dunaire.

Ponton sur le golf de Lava

Patrimoine culturel

L’église paroissiale de San Benedetto

San Benedettu est un hameau de la commune d’Alata, mais constitue sa propre paroisse avec son église, son clocher, son presbytère (transformé en école publique après les lois Combes de 1905) et son cimetière.

En 1317, le Pape Honorius III céda la Corse à la Sérénissime République de Gènes, se réservant certains fiefs ecclésiastiques, notamment dans la région citée plus haut.
C’est à cette époque que furent édifiées les églises de Villa Nova, de San Fideli, de Santi-Sari et de San Benedetto, ainsi que les oratoires de San Silvestro, San Bastiano, Sant’Antonio et peut-être San Gavino. On constate que ces édifices religieux portent le nom du Saint Patron auquel ils ont été dédiés et qu’ils ont donné ce même nom aux lieux où ils ont été construits.
Le plan Terrier établi après la conquête française de 1768-69 a conservé les appellations qui figurent encore sur les plans du cadastre de nos jours.
Il est donc certain que San Benedetto provient de saint Benoît auquel l’église était vouée. Mais s’agissait-il vraiment d’une église comme l’affirment certains historiens ou bien d’un petit monastère d’après d’autres ? Les moines de l’Ordre des Bénédictins créé par Saint Benoît de Nursie vers 529 ont dû vivre ici et exploiter le riche vallon.

L’église paroissiale de Saint Pierre

Église paroissiale Saint Pierre

Notre église dédiée à Saint Pierre des Liens, le premier des apôtres, est située entre le vieux village de la Sarra et l’actuel d’Alata. Elle date certainement de la fin du XVI ème et du commencement du XVII ème siècle.

Comme toutes les églises construites en Corse à cette époque, elle révèle une influence Romaine et de style Pisan. Les peintures et les fresques, d’après les restaurateurs d’église, sont originelles et inspirées de celles du grand peintre Italien de la renaissance Raphael. Le tabernacle en bois de chêne qui surmonte le maître-autel fut offert par Paul-Jérôme Romanetti.

Historique

D’après les quelques archives paroissiales, nous référant aussi aux chroniques et à la tradition orale qui recèle toujours un fond de vérité, notre église d’Alata est l’œuvre d’une famille illustre, les Pozzo Di Borgo et leurs descendants en ligne directe ou collatérale : les Casalonga, les Pompeani, les Giovannai, les Alesandri (ou Alassandri), les Romanetti. Il faut ajouter les autres familles alataises de cette époque et des siècles suivants : les Torresi, les Leonardi, les Cacciaguerra, les Devillars, les Plaisant, les Raybier, les Champaud, les Loviconi, les Parodin. Pour la plupart, ces familles étaient alliées par les mariages et l’on peut dire que les habitants d’Alata village sont tous parents entre eux même si cette parenté est parfois éloignée. Toutes ces familles peuvent, à des degrés divers, revendiquer des liens avec le fondateur du premier village d’Alata à la Sarra : Suzzone II Pozzo Di Borgo. C’est en effet en juin 1574, que Suzzone II Pozzo Di Borgo et les siens chassés de leur village de la Punta par les barbaresques, s’installèrent à la Sarra où cette famille possédait déjà une dépendance depuis 1556 ( Archives ).

Il est normal de penser qu’à cette époque où la foi chrétienne était vivace au cœur des hommes, les rescapés de la Punta aient édifié une première chapelle pour remercier Dieu d’avoir échappé au massacre, à l’esclavage et à la destruction de tous leurs biens. D’ailleurs, des vestiges près de la Sarra, en un lieu que les alatais appellent « San Petru U Vechju », attestent de cette existence d’une première église. Le village de la Sarra prenant de l’expansion, il fut décidé de construire une église plus grande.

C’est peut-être Suzzone lui-même qui en eut l’idée, mais, d’après la tradition orale, Ercole Pozzo Di Borgo (1596-1634) entreprit-il sa construction à partir des plans dressés par un architecte pisan. Des maçons venus de Pise bâtirent ce lieu saint avec l’aide des villageois chargés surtout de transporter les pierres de granit de la localité.

Église Saint Pierre, intérieur

Cette église, qui s’appelle en réalité Saint Pierre Aux Liens, fut dédié à Saint Pierre, le premier des apotre célébré le 1er aôut, fête patronale d’Alata. Ceci mérite une explication. Le 29 juin est la fête conjointe des apôtres Pierre et Paul, c’est peut-être ce jour-là que le village de la Punta a été incendié. C’est peut-être pour dissocier les deux noms et honorer plus particulièrement le premier évêque de Rôme qui fut le premier pape de la chrétienté que l’on choisit Saint Pierre Aux Liens et donc cette date du 1er août. Ce jour correspond à la dédicace, c’est à dire à la consécration de Saint Pierre Aux Liens (en Italien « San Pietro In Vincoli »), église de Rome fondée au Vème siècle par Eudoxie, femme de Valentin III, pour conserver les chaînes de Saint Pierre lors de sa captivité à Rome et son martyr sous Neron.

Cette analogie correspond sans doute au désir des habitants de la Sarra de conserver « les chaînes », les liens matériels, affectifs, sentimentaux, nostalgiques qui les unissaient encore au village de la Punta.

Le château de la Punta

Photo du château de la Punta

Le château de la Punta a été construit à la fin du XIXème siècle (entre 1886 et 1891) avec les pierres du Palais des Tuileries, démontées et transportées en Corse, à l’initiative du Comte Charles-André Pozzo di Borgo.

Il est situé sur les hauteurs dominant le golfe et la ville d’Ajaccio, sur la commune d’Alata.

Depuis 1977, le château est classé parmi les Monuments Historiques.

Fortement endommagé par un incendie en 1978, il a été fermé au public.

Acheté à la famille Pozzo di Borgo en 1992 pour 10 Millions de francs, par le Conseil général de la Corse du Sud, le château, d’une surface d’environ 600 m², possède, outre une maison de gardien, un parc d’agrément et un domaine d’environ 40 hectares, au total.

Il est aujourd’hui propriété de la Collectivité de Corse qui a entrepris de lourds travaux de rénovation afin de sauvegarder ce joyau du patrimoine de la Corse.

Patrimoine artisanal

Deux objets d’artisanat et une patisserie sont emblématiques du patrimoine artisanal de la commune d’Alata …

Les pipes en terre

Il n’existe pratiquement aucun écrit sur la fabrication et la commercialisation des pipes fabriquées avec l’argile de Lava et de « Mortula » jusqu’à la 1ère guerre mondiale. Seules subsistent des photographies d’Ange Tomasi et des gravures du XIXe siècle. Aujourd’hui, il n’est pas rare de trouver des morceaux de ces pipes dans les jardins ou les chantiers du hameau de San Benedetto. Des habitants ont cependant eu la chance de trouver quelques pipes entières, dont le tuyau était percé dans du bois d’érable.

Le chapeau Alatais – u capellu Alatese.

Souvent reproduit sur des cartes postales, des affiches touristiques ou par des peintres comme Corbellini, le chapeau rond et plat d’Alata était fabriqué en paille tressée pour ce qui est du plateau (l’aghja), et doublé à l’intérieur par une étoffe (a frodana) de couleur bleue, qui pouvait être plus vive pour les jeunes filles. 

Tressé à partir de paille de blé dur cultivé autour du village, ce large chapeau plat protégeait parfaitement du soleil et de la pluie.

Fabriqué par quelques alataises, il était vendu bien au-delà du village, dans la microrégion, voire la Corse. Il faisait également le bonheur des touristes anglaises en visite à Ajaccio, au début du XXème siècle.

De très nombreuses cartes postales de l’époque montrent en outre des paysannes au travail, protégées par ce chapeau. Celui-ci a aussi été utilisé pour la promotion touristique de l’île et apparaît sur de nombreuses affiches de la célèbre compagnie PLM.

Aujourd’hui disparu, seuls quelques exemplaires, en parfait état, sont précieusement conservés par quelques familles alataises.

Les canistroni alatesi

Certains « anciens » se souviennent encore, à l’instar de la madeleine de Proust, du goût des canistroni alatesi, cette pâtisserie qui était cuite dans les fours communaux. Mais, personne ne peut aujourd’hui en décliner la recette avec précision… Elle se dégustait trempée dans le café ou dans le vin, et chaque famille            « l’estampillait » à l’aide du stampellu. Trois formes sont connues : u chjerchju (le cercle), l’ottu (en forme de huit) et l’ottu doppiu (en forme de double huit).

Le plus célèbre emblème de ce patrimoine demeure incontestablement le chapeau Alatais.

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